Contexte

Issue d’un double constat chez les entreprises du territoire travaillant le cuir et le tissu, la Communauté de Communes Sarrebourg Moselle Sud a imaginé une filière locale de valorisation de ces chutes de productions. Avec une quarantaine de tonnes de chutes de cuirs et tissus générée par an et les difficultés de recrutement auxquelles elles font face, les entreprises du territoire accueillent avec engouement le projet porté par la CCSMS.

Cette filière intégrée est articulée autour d’un partenariat regroupant acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, tissu industriel et collectivité. Ce partenariat fait écho à un enjeu social, celui de la formation de salariés en insertion aux métiers connexes aux cuirs et tissus.

Durant toute cette résidence, j’ai collaboré avec la structure d’insertion Entraide Emploi, qui forme des couturières tout en fabricant de nouveaux produits à partir de ces rebuts de cuirs et tissus d’entreprises locales.

Concept

Je crée une identité visuelle pour l’association SarReVie. Ainsi qu’une identité visuelle par l’objet. En effet, plus qu’un objet emblématique, ma proposition consiste en la création d’un système, d’un protocole, qui rendra identifiable, tous les objets qui pourront être fabriqués par SarRevie. Ce protocole prend en compte les éléments inhérent au projet, tels que les conditions de fabrication dans un contexte de formation et d’insertion, la nature des ressources (tissu d’ameublement, taille des chutes, couleurs, textures, etc), le public visé par les produits (entreprises et habitant du territoire, structures publiques, tourisme…).

Nature du tissu

Le tissu récupéré est issu de l’ameublement. J’ai ainsi choisi de jouer avec ses propriétés et ainsi rester sur la thématique de l’assise, du mobilier, de l’habitat. Dans ce secteur, la ressource en laine permet de créer des objets bi-matière comme des coussins ou banquette en laine avec leurs housses tissus, ou encore des plaids réversibles.

Gabarits de découpe

L’utilisation de gabarits, permet de simplifier la phase de découpe et de créer des formes de bases : carrés, bandes, rectangles de tailles différentes, mais qui sont aussi des multiples.

Concept

Patchwork

Un patchwork est une technique de couture qui consiste à assembler plusieurs morceaux de tissus de tailles, formes et couleurs différentes. C’est une technique d’art populaire qui permettait de réaliser de grands ouvrages, comme des couvertures à partir de petits morceaux de tissus récupérés.

La liberté créative

L’assemblage de morceaux de tissus, permet d’ouvrir le choix créatif à chaque confection. Dans ce cadre, chaque couturière peut tester, expérimenter, proposer des assemblages, et ainsi développer des produits de la gamme.  La production organisée par modèles permet à la personne fabricante de prendre ses propres décisions esthétiques (choix des couleurs), parmi un certain nombre de variantes proposées (gammes). La difficulté de traiter un gisement changeant suivant la production des entreprises, se trouve ainsi intégrée dans le processus, et utilisée comme moyen d’expression créative.

Les gammes de couleurs

Afin d’encadrer les associations de couleurs, trois grands principes définissent les gammes : La gamme contraste : elle associe des couleurs complémentaires. La gamme camaïeu : elle associe des couleurs du même ton et la gamme neutre  : elle associe des tons neutres, plus classiques.

Rencontre avec les publics

Je suis intervenue au lycée professionnel de Sarrebourg, le Lycée Dominique Labroise, afin de présenter mon travail aux élèves et d’enregistrer avec quatre d’entre eux un épisode de podcast.

J’ai également animé un atelier en trois séance avec le collège de la vallée de Bièvre, qui collabore sur le projet de valorisation grâce aux élèves volontaire qui forment une “mini entreprise” afin de personnaliser les produits fabriqués par gravure laser ou impression textile. Nous avons travaillé sur la création de motifs.

Enfin, j’ai rencontré les acteurs d’un magnifique projet de transmission : l’association l’Outil en Main du Pays de Sarrebourg. Elle met en relation des « gens de métier » retraités et des jeunes entre 9 et 14 ans, qui vont découvrir pendant un an différents métiers manuels au sein de vrais ateliers.