Au Pays des Carpistes
La résidence de territoire a été portée par le Musée du Verre et le Centre International d’Art verrier de Meisenthal
avec le soutien déterminant de la Région Grand Est et de la Communauté de Communes du Pays de Bitche.
Au Pays des Carpistes
La résidence de territoire a été portée par le Musée du Verre et le Centre International d’Art verrier de Meisenthal avec le soutien déterminant de la Région Grand Est et de la Communauté de Communes du Pays de Bitche.
« Le Pays de Bitche compte de nombreux plans d’eau créés par l’homme pour l’élevage de la carpe à des fins nourricières. Aujourd’hui, c’est la pratique de la pêche-loisir qui a réactivé l’usage des étangs, avec entre-autres, depuis le milieu des années 1980, l’apparition de la discipline de la pêche à la carpe apparue en Grande-Bretagne dans les années 1960.
Dans le cadre de l‘exposition Muette, la carpe ? Présentée au Musée du Verre du 3 mai au 31 Décembre 2024, nous avons souhaité initier un propos contemporain traitant de la question des pêcheurs à la carpe (les carpistes) et des étangs de notre territoire. Nous avons abordé ce sujet en imaginant un contexte de résidence artistique ayant pour objet d’initier des interférences heureuses entre des carpistes et le regard sensible d’un créateur. Harmonie Begon, designer, invitée à mener ce projet, s’est ainsi immergée de jour comme de nuit, au cœur des communautés locales de carpistes. Au rythme de moments épiques ou amicaux passés au bord des étangs, Harmonie a découvert les pratiques et les rituels de ces pêcheurs à passionnés.
A travers l’exposition-témoignage présentée ici, Harmonie Begon nous dévoile avec tendresse son regard sur cette aventure unique et nous propose de découvrir le Pays des carpistes, au travers de multiples rencontres et registres d’expression : objets prélevés aux bords des étangs ou chinés, extraits de ses carnets de note et de croquis, vidéo, photographies, paroles de carpistes ou des objets imaginés en collaboration avec des artisans du territoire sur cette thématique. »
« Le Pays de Bitche compte de nombreux plans d’eau créés par l’homme pour l’élevage de la carpe à des fins nourricières. Aujourd’hui, c’est la pratique de la pêche-loisir qui a réactivé l’usage des étangs, avec entre-autres, depuis le milieu des années 1980, l’apparition de la discipline de la pêche à la carpe apparue en Grande-Bretagne dans les années 1960.
Dans le cadre de l‘exposition Muette, la carpe ? Présentée au Musée du Verre du 3 mai au 31 Décembre 2024, nous avons souhaité initier un propos contemporain traitant de la question des pêcheurs à la carpe (les carpistes) et des étangs de notre territoire. Nous avons abordé ce sujet en imaginant un contexte de résidence artistique ayant pour objet d’initier des interférences heureuses entre des carpistes et le regard sensible d’un créateur. Harmonie Begon, designer, invitée à mener ce projet, s’est ainsi immergée de jour comme de nuit, au cœur des communautés locales de carpistes. Au rythme de moments épiques ou amicaux passés au bord des étangs, Harmonie a découvert les pratiques et les rituels de ces pêcheurs à passionnés.
A travers l’exposition-témoignage présentée ici, Harmonie Begon nous dévoile avec tendresse son regard sur cette aventure unique et nous propose de découvrir le Pays des carpistes, au travers de multiples rencontres et registres d’expression : objets prélevés aux bords des étangs ou chinés, extraits de ses carnets de note et de croquis, vidéo, photographies, paroles de carpistes ou des objets imaginés en collaboration avec des artisans du territoire sur cette thématique. »
Tout au long de ce travail, j’ai été accompagnée par Kevin Ettel, chargé de documenter ces rencontres par la vidéo. Nous avions ainsi obtenu des heures de rushs de ces moments vécus auprès des pêcheurs. M’étant particulièrement liée avec un petit groupe de carpistes avec qui le dialogue pouvait ainsi se faire dans la confiance et sans gêne, j’ai dans un second temps réalisé des entretiens de manière plus individuelle. Ainsi, nous avons pu poser leurs voix, leurs mots et leurs émotions sur ces images, nous positionnant simplement comme passeurs de leur message.
Durant mes précédentes expériences de terrain, j’ai découvert de manière empirique une méthode ethnographique, nommée l’observation participante. Selon Alain Touraine, il s’agit de « la compréhension de l’autre dans le partage d’une condition commune ». Elle consiste à étudier une société en intégrant son mode de vie, en se faisant accepter par ses membres et en participant aux activités des groupes et à leurs enjeux. Pour moi, la participation est évidemment nécessaire. Elle témoigne de la sincérité de l’intérêt porté aux pratiques étudiées. Il en découle généralement une confiance réciproque, et la garantie d’un échange, d’un partage véritable. La pratique, l’apprentissage des gestes, permettent d’intégrer les ressentis, les affects, et d’affiner une analyse qui se veut la plus juste possible. Interagir sans interférer, tâcher de retranscrire fidèlement ce qui nous est transmis, dans une forme d’écoute totale.
Tout au long de ce travail, j’ai été accompagnée par Kevin Ettel, chargé de documenter ces rencontres par la vidéo. Nous avions ainsi obtenu des heures de rushs de ces moments vécus auprès des pêcheurs. M’étant particulièrement liée avec un petit groupe de carpistes avec qui le dialogue pouvait ainsi se faire dans la confiance et sans gêne, j’ai dans un second temps réalisé des entretiens de manière plus individuelle. Ainsi, nous avons pu poser leurs voix, leurs mots et leurs émotions sur ces images, nous positionnant simplement comme passeurs de leur message.
Durant mes précédentes expériences de terrain, j’ai découvert de manière empirique une méthode ethnographique, nommée l’observation participante. Selon Alain Touraine, il s’agit de « la compréhension de l’autre dans le partage d’une condition commune ». Elle consiste à étudier une société en intégrant son mode de vie, en se faisant accepter par ses membres et en participant aux activités des groupes et à leurs enjeux. Pour moi, la participation est évidemment nécessaire. Elle témoigne de la sincérité de l’intérêt porté aux pratiques étudiées. Il en découle généralement une confiance réciproque, et la garantie d’un échange, d’un partage véritable. La pratique, l’apprentissage des gestes, permettent d’intégrer les ressentis, les affects, et d’affiner une analyse qui se veut la plus juste possible. Interagir sans interférer, tâcher de retranscrire fidèlement ce qui nous est transmis, dans une forme d’écoute totale.
Camarade
Camarade
Le contexte de résidence artistique au sein d’un site de production tel que le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, m’a conduite inévitablement à me questionner sur la production d’objets en verre. Le site verrier de Meisenthal, était un site de production d’objets courants, avec notamment une large gamme de verrerie de table. J’ai ainsi choisi de travailler sur le gobelet.
Le gobelet représente pour moi le verre courant, banal et quotidien. Il n’a pas l’allure du verre à pied, il est un simple gobelet, populaire. Le gobelet fait aussi échos aux moments festifs, chacun son gobelet, aux piques-niques, aux apéros en plein air. Au cours des entretiens, tous les pêcheurs ont prononcé le mot de convivialité, ainsi je propose que le gobelet en soit le témoin.
« Il est un échos à la production de la verrerie autrefois installée ici, une éloge des objets du quotidien, familiers, si proches de nous.
Humble gobelet, plus ordinaire et populaire que son cousin à pied, ce verre-ami célèbre la camaraderie, la convivialité !
Son motif évoque la douce ondulation de la surface de l’eau de nos étangs, les écailles de leurs habitants, en hommage aux pêcheurs-camarades qui les animent ! »
Le contexte de résidence artistique au sein d’un site de production tel que le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, m’a conduite inévitablement à me questionner sur la production d’objets en verre. Le site verrier de Meisenthal, était un site de production d’objets courants, avec notamment une large gamme de verrerie de table. J’ai ainsi choisi de travailler sur le gobelet.
Le gobelet représente pour moi le verre courant, banal et quotidien. Il n’a pas l’allure du verre à pied, il est un simple gobelet, populaire. Le gobelet fait aussi échos aux moments festifs, chacun son gobelet, aux piques-niques, aux apéros en plein air. Au cours des entretiens, tous les pêcheurs ont prononcé le mot de convivialité, ainsi je propose que le gobelet en soit le témoin.
« Il est un échos à la production de la verrerie autrefois installée ici, une éloge des objets du quotidien, familiers, si proches de nous.
Humble gobelet, plus ordinaire et populaire que son cousin à pied, ce verre-ami célèbre la camaraderie, la convivialité !
Son motif évoque la douce ondulation de la surface de l’eau de nos étangs, les écailles de leurs habitants, en hommage aux pêcheurs-camarades qui les animent ! »
Collaborations
Collaborations
Le principe de collaboration étant un des piliers de ma pratique, j’ai choisi d’ouvrir cette résidence à d’autres acteurs.ices du territoire en proposant à plusieurs artisan.e.s de collaborer de manière ponctuelle sur cette thématique. Ici encore, il ne s’agissait pas d’être commanditaire, mais d’organiser des moments de rencontre et d’échanges, au cours desquelles, nous avons pu co-créer, co-produire un ou plusieurs objets.
Collaboration avec Élodie Schneider,
Les Aventures Verrières
Leurres de verre, 94 poissons réalisés à partir de chutes de verre plat, décorés à quatre mains à la grisaille, montés à la technique du Tiffany.
Le principe de collaboration étant un des piliers de ma pratique, j’ai choisi d’ouvrir cette résidence à d’autres acteurs.ices du territoire en proposant à plusieurs artisan.e.s de collaborer de manière ponctuelle sur cette thématique. Ici encore, il ne s’agissait pas d’être commanditaire, mais d’organiser des moments de rencontre et d’échanges, au cours desquelles, nous avons pu co-créer, co-produire un ou plusieurs objets.
Collaboration avec Élodie Schneider,
Les Aventures Verrières
Leurres de verre, 94 poissons réalisés à partir de chutes de verre plat, décorés à quatre mains à la grisaille, montés à la technique du Tiffany.
Collaboration avec Élodie Schneider,
Les Aventures Verrières
Vitrail, vue de l’étang de Baerenthal.
Collaboration avec Juliette Defrance,
Expérimentations, fonte de plomb.
Collaboration avec Peggy Wehrling
Inventaire co-produit des moules poissons de la Poterie Wehrling à Soufflenheim. Il s’agit de moules anciens, fabriqués sur des matrices en plâtre ou en terre. L’une d’elle en terre est datée de 1878, d’autres en plâtre sont des reconstitutions de moules pouvant dater du XVIIIe siècle. C’est la carpe qui a, de tous temps été la plus représentée. Historiquement le poisson a été introduit par les premières communautés chrétiennes : au temps des persécutions, les chrétiens se reconnaissaient à l’aide de ce message codé en grec ancien, le mot poisson « ICHTUS » forme un acrostiche : chaque initiale renvoie à Jesu Christos Theou Uios Sôter, qui signifie «Jésus-Christ, de Dieu le Fils, Sauveur ». Le moule du poisson était utilisé en Alsace en période de Pâques ou encore au moment du nouvel an pour la préparation de biscuits.
Collaboration Gérard Matter – Vannier
Verre et osier. La vannerie ayant souvent été utilisée en complément du verre, pour les objets de transport, comme les Dame-Jeannes de toutes tailles, nous avons réalisé une série de paniers de transport pour les verres camarades.
Collaboration avec Peggy Wehrling
Inventaire co-produit des moules poissons de la Poterie Wehrling à Soufflenheim. Il s’agit de moules anciens, fabriqués sur des matrices en plâtre ou en terre. L’une d’elle en terre est datée de 1878, d’autres en plâtre sont des reconstitutions de moules pouvant dater du XVIIIe siècle. C’est la carpe qui a, de tous temps été la plus représentée. Historiquement le poisson a été introduit par les premières communautés chrétiennes : au temps des persécutions, les chrétiens se reconnaissaient à l’aide de ce message codé en grec ancien, le mot poisson « ICHTUS » forme un acrostiche : chaque initiale renvoie à Jesu Christos Theou Uios Sôter, qui signifie «Jésus-Christ, de Dieu le Fils, Sauveur ». Le moule du poisson était utilisé en Alsace en période de Pâques ou encore au moment du nouvel an pour la préparation de biscuits.
Collaboration Gérard Matter – Vannier
Verre et osier. La vannerie ayant souvent été utilisée en complément du verre, pour les objets de transport, comme les Dame-Jeannes de toutes tailles, nous avons réalisé une série de paniers de transport pour les verres camarades.